HOT on the rocks!

Interview avec Benjamin et David du groupe Sidilarsen

lundi/03/07/2017
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Art N Roll a rencontré Benjamin et David du groupe Sidilarsen lors de leur passage au Hellfest 2017, pour un concert matinal.

 

Art N Roll : Pour commencer, est-ce que vous pouvez nous raconter comment s’est passé votre concert de ce matin ?
David « Didoud » Cancel : On a du mal à en parler.
Benjamin « Benben » Lartigue : On est encore sous l’émotion. C’est dur de redescendre de ce nuage. On ne s’attendait pas à avoir autant de monde, dès le premier jour, et aussi tôt le matin.
David : Les gens étaient à bloc ! On a du mal à réaliser, parce que ça symbolise un accomplissement. On fête nos 20 ans de carrière, on se retrouve au Hellfest. Ça fait des années que les gens nous demandent quand est-ce que l’on va enfin jouer au Hellfest. Ça nous a mis une espèce de pression, tout se joue en une demi-heure.

 

ANR : Comment est-ce qu’on prépare une setlist de 30 minutes pour un évènement aussi important !
David : Ha la la, c’est le casse-tête !
Benben : Mais on s’en est bien sorti. Il fallait choisir les morceaux les plus forts. Il fallait juste les agencer. Sur cette setlit il y a 5 albums représentés sur 6 !
David : On a mis l’énergie qui nous caractérise le plus.

 

ANR : Vous fêtez donc vos vingt ans d’existence avec un concert au Bikini, vous pouvez nous dire un mot sur la soirée et le choix du lieu ?
David : Tu fais bien d’en parler. Le lieu c’est très important pour nous. C’est un lieu qui nous a soutenu, un haut lieu du rock à Toulouse. C’est un lieu ouvert, gros, professionnel avec un esprit Rock N Roll, qui a beaucoup contribué à l’expansion de la scène toulousaine. Ce sera le samedi 14 octobre, avec des invités comme Black Bomb A, et plein de surprises.

 

ANR : Un mot sur votre prochaine tournée en Russie ?
Benben : On part dans quelques jours, ça devrait être une bonne expérience.
David : On avait une envie de développer la Russie. On avait déjà fait l’Allemagne et la Suisse, et les pays francophones. On a rencontré un groupe sur Internet : Severny Flot, et on a fait un échange. Ils sont venus en France ils ont kiffé, on est allés là-bas, on a kiffé. On a même tellement kiffé que l’on a signé chez un tourneur russe. On repart sur 2 festivals à St Pétersbourg et à Moscou. On a été très surpris du potentiel qu’il y a là-bas. Ils nous ont remercié d’être venus chez eux.

 

ANR : En 2014, vous sortez « Chatterbox », qui est un album rock très homogène. Là vous revenez avec « Dancefloor Bastard », qui est plus rock electro, et qui donne l’impression d’avoir été fait pour du live.
David : Ça fait plaisir que tu nous dises ça, parce que ça correspond à ce qu’on voulait.
Benben: On voulait quelque chose qui fasse bouger, qui donne envie de danser.
David :  « Chatterbox » c’était très produit, on voulait avoir plus de vie, de sueur et de bière. Les gens nous avaient dit que l’on ne retrouvait pas notre énergie live sur CD. On a essayé de travailler sur des prises plus expressives.
Benben: Il y a des prises que l’on n’aurait pas gardées pour un autre album, mais qu’on a décidé de prendre malgré leurs imperfections.

 

ANR : Est-ce que vous pourriez nous parler du thème de « Méditerranée Damnée » ?
David : Carrément ! On était très bouleversés quand il y a eu la pseudo crise des migrants. Ce texte c’est moi qui l’ai écrit, mais Viber en a écrit d’autres qui se rejoignent. Ça me tenait à cœur d’exprimer une tristesse que j’ai ressentie quand l’Europe a décidé de traiter des réfugiés de guerre, des enfants, des familles comme des parasites. Il y avait quelque chose de très malsain. Il y avait une montée de l’extrême droite, des murs qui se montaient. En France tout le monde avait peur du Front National. Cette souffrance, j’avais envie de l’imager à ma façon.
Benben avait amené un riff de guitare qui m’évoquait des vagues, c’est un riff qui groove. Je voulais représenter une personne qui était de l’autre côté, mais de manière émotionnelle. Sans être dans la description.
Il y a « Walls of shame » qui dénonce les murs de la honte. Il y a « Guerres à vendre », où on essaie de comprendre les causes plus profondes. On n’essaie jamais de donner de leçons. On partage ce que l’on ressent.

 

ANR : C’est très clair à l’écoute. On sent que vous aviez besoin de partager une émotion avec le public, pas de juger ou donner des leçons. Ce qui est intéressant c’est d’avoir un album avec un côté festif et des textes aussi profonds, associés à une richesse musicale. Ca donne envie de voir ça exploser sur scène.
David : Sur cet album il y a deux morceaux légers, on en avait envie. On aurait aimé qu’il y en ait un peu plus. On écrivait avec Viber, et il y a avait tellement d’évènements difficiles, les attentats, des évènements persos aussi. L’album est donc très sombre.

 

ANR : Le visuel de l’album ne laisse pas indifférent, il est même perturbant. La première image que l’on a n’est pas ce qui est réellement dessiné.
Benben: C’est un artiste toulousain qui nous a fait ça. Il y a ce côté fort des cornes, qui rappelle ce côté metal, mais avec des couleurs chaudes. Il y a aussi ce côté barré avec ces yeux qui sortent, qui laisse part à une imagination.

 

ANR : Il y a aussi un côté indus avec le tire-bouchon et son rouage.
Benben : Le fameux tire-bouchon !
David : C’est un peu notre emblème depuis le début. Il apparait sur chaque album.

 

ANR : Un mot pour conclure ?
Benben : Le DVD pour le 14 octobre. Ça nous met un peu de pression !
David : On aimerait le sortir en mars 2018. C’est un bel objet, un beau cadeau pour les fans. On n’avait jamais les moyens suffisants, alors là on va le faire bien. Ça va aussi nous aider à nous établir comme un groupe de la scène live en France.
On est déjà en train de penser à l’album suivant !

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